Communiqué de presse du 3 Décembre 2007
Coordination contre les méfaits de Bayer (Allemagne)
Non aux assassins du climat
Nouvelles centrales électriques à Anvers, Krefeld et Brunsbuettel
Le géant allemand de l‚énergie E.ON envisage de construire dans le port d‘Anvers la plus grande centrale thermique belge fonctionnant au charbon avec une unité de production de 1.100 MW. La centrale sera installée sur les terrains de Bayer qui achètera une partie de lélectricité produite. Le choix d‚E.ON et Bayer en faveur du charbon surprend car la production d‘électricité à partir du charbon produit dégage énormément de CO2.
Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de BAYER: « Nous dénonçons lexportation de tels « assassins du climat » par des entreprises allemandes, qui osent de surcroît prétendre ainsi « contribuer à sa protection. » Le rendement énergétique de la centrale en projet serait denviron 46%, cest à dire que plus de la moitié du charbon serait brûlée en pure perte. »
De nouvelles centrales doivent également être construites sur les sites Bayer de Krefeld et Brunsbüttel – en dépit de la résistance acharnée des organisations de défense de lenvironnement. La centrale de Krefeld devrait émettre 4,4 millions de tonnes de CO2 par an, celle dAnvers à peu près 6 millions. Ces centrales devraient utiliser du charbon en provenance dAmérique du Sud et dAustralie.
Le19 novembre, Werner Wenning, PDG de Bayer, avait annoncé : « Nous sommes conscients que nous sommes des émetteurs de gaz à effet de serre. C‚est pourquoi nous nous efforçons de diminuer les émissions de CO2 ». Pour Mimkes la construction des centrales va à lencontre de cette promesse: „Comment Bayer veut-il protéger le climat sil mise sur la technologie les plus polluante? »
En Allemagne, l‘industrie chimique vient en troisième position après les industries électrique et sidérurgique dans les atteintes au climat. Jusquà l`été dernier BAYER prétendait «avoir réduit de plus de 70% ses émissions de gaz à effet de serre depuis le début des années 90». Ce faisant, le groupe passait sous silence que la plus grande partie de ces prétendues réductions est due à la vente d‚une filiale ainsi qu‘à l‚achat d‘énergie plutôt qu’à sa production.
Il a fallu une campagne de la Coordination contre les méfaits de BAYER pour que lentreprise veuille bien prendre en compte dans son bilan climatique les émissions de ses fournisseurs dénergie. Et, ô surprise: le chiffre avancé jusque-là par Bayer (4 millions de tonnes de CO2 par an) a été pratiquement doublé par lajout des 3,9 millions de tonnes démissions imputables à ses fournisseurs.
Bayer rejette les émissions de gaz carbonique sur ses fournisseurs
29 novembre 2007, Greenpeace
La nouvelle centrale au charbon prévue par E.ON à Anvers minera la politique climatique belge
Bruxelles, Belgique Cest avec consternation que Greenpeace a pris, aujourdhui, connaissance des plans dE.ON pour la construction dune nouvelle centrale au charbon dans le port dAnvers. Cette technologie na rien de durable et ne peut être que préjudiciable au climat. Greenpeace invite dès lors les autorités compétentes à refuser de délivrer les permis nécessaires à sa construction. De plus, il est capital de lancer une enquête sur lexistence déventuels accords de tarification entre Electrabel en E.ON.
Les centrales au charbon manquent defficacité
E.ON a beau clamer une amélioration de 25% de lefficacité de la centrale envisagée, elle nen reste pas moins polluante et inefficace en termes dutilisation de lénergie. Plus de la moitié de lénergie mobilisée sera perdue parce que transformée en chaleur. La centrale envisagée sera, dans ces conditions, deux à trois fois plus polluante que nimporte quelle centrale fonctionnant à la cogénération au départ de gaz, la technologie fossile la moins polluante. Sil ny a pas dautre option que dinvestir partiellement dans des technologies faisant appel aux combustibles fossiles, il faut se diriger vers la best available technology (BAT), ce qui nest pas le cas du projet anversois. Le gaz est une technologie bien mieux adaptée à la nécessaire transition vers les énergies renouvelables.
Les centrales au charbon ne sont pas compatibles avec les objectifs envisagés pour la période post-Kyoto
Le début de létude dincidence anversoise coïncide avec les négociations pour le climat qui débuteront la semaine prochaine à Bali. Les pays industrialisés devront accorder leurs violons pour réduire de 30% leurs émissions de CO2 dici 2020 et de minimum 80% dici 2050. La centrale prévue par E.ON tournera toujours en 2050. Sachant que la centrale au charbon envisagée émettrait, selon nos calculs, quelque 5 millions de tonnes de CO2 par an. Les négociations de Bali devraient inviter la Belgique à refuser demblée ce type de projet.
Tout sauf durable !
La priorité doit aujourdhui être accordée au développement des énergies renouvelables et de lefficacité énergétique. Deux secteurs pour lesquels la Belgique accumule un retard considérable, notamment en comparaison avec les autres états membres de lUnion européenne. Un projet comme le projet dE.ON hypothèque considérablement le développement de lénergie renouvelable. En implantant une centrale avec une capacité de 1100 MW au cur de notre réseau électrique, on réduit dautant la capacité de transport pour les énergies renouvelables comme léolien. De plus, une centrale similaire est envisagée par E.ON aux Pays-Bas, doù elle devrait également approvisionner le marché belge.
Tout sauf un investissement propre!
En Belgique, de nombreux projets dinvestissements dans des technologies propres sont annoncés, tant dans le secteur des renouvelables que dans celui de la cogénération (production combinée délectricité et de chaleur). Leur concrétisation souffre malheureusement de la mauvaise organisation du marché de lélectricité après sa libéralisation. Dans ce marché libéralisé, un acteur comme Electrabel continue à bénéficier dun quasi monopole et paralyse ainsi la concurrence. Larrivée dun nouveau acteur de poids comme E.ON ne risque pas daméliorer cette situation. LAllemagne a dailleurs chargé le Bundeskartllambt dune étude visant à cerner le rôle joué par E.ON dans la détermination de possibles accords tarifaires entre les grands producteurs délectricité allemands.
La collaboration annoncée entre E.ON et Electrabel pour la construction de cette centrale sur un terrain de Degussa et les investissements dElectrabel dans la nouvelle centrale au charbon de Wihelmshaven en Allemagne laissent supposer que lon peut sattendre à de pareilles manipulations du marché en Belgique. Cest pourquoi Greenpeace réclame durgence une enquête sur lexistence de tels accords de tarification entre E.ON et Electrabel.