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PNUE

Communiqué de presse du 25 octobre 2005

Lettre Ouverte au PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)

Partenariat avec Bayer mène à la dépendance

Monsieur Eric Falt, directeur, département des communications et de l’information publique du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement)
Monsieur Theodore Oben, chef, section des enfants et de la jeunesse du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement)

Messieurs,

Nous avons pris connaissance de la réunion à Bangalore des Jeunes dirigeants pour l’environnement, organisée par le PNUE et sponsorisée par Bayer. Le but de cette réunion est de discuter de l’environnement et de mettre en application les objectifs de développement du millenium des Nations Unies.

À notre avis, votre partenariat avec Bayer va à l’encontre de ces projets.

Cette société a combattu, par l’intermédiaire de ses lobbyistes, la plupart des accords concernant les questions environnementales, que ce soit le protocole de Kyoto pour la protection du climat, les nouvelles lois de l’UE sur les produits chimiques, l’élimination progressive des chloro-fluoro-carbures ou les efforts pour réduire l’usage des pesticides. En même temps, Bayer produit un grand nombre de substances très dangereuses telles que des insecticides, des plastifiants, du Bisphénol A et du phosgène. Dans le passé, Bayer a même été producteur de PCB, de gaz toxiques et de médicaments anti-coagulants contaminés par du VIH.

Bayer, comme tout autre multinationale, est principalement intéressée par les profits. L’ancien PDG de Bayer, Manfred Schneider, le formule ainsi : « Nous recherchons des profits. C’est notre tâche. » Et Bayer a une longue tradition de s’efforcer de « verdir » son image de marque. La compagnie a lancé des douzaines de partenariats et d’aides à des organisations médicales, environnementales ou pédagogiques. Bayer choisit de coopérer, en particulier, avec des domaines où la compagnie est critiquée. Bayer s’est servi de ses partenariats pour infléchir les critiques des groupes de vigilance ou des médias, et utiliser la réputation positive de ses partenaires pour présenter une image humanitaire de sa compagnie.

C’est détruire les efforts faits pour assurer la protection de l’environnement que de laisser des firmes telles que Bayer s’associer à l’ONU ou au programme des Nations Unies pour l’environnement.

Bayer exploite largement sa coopération avec l’ONU et le PNUE pour mettre en avant son intégrité, par exemple, sur sa page d’accueil d’Internet et dans de nombreuses brochures publicitaires. C’est une façon commode et rassurante pour une firme de se donner une image de marque favorable sans rapport avec la réalité. Pour Bayer, il s’agit seulement d’une pure et simple campagne de publicité.

Notre groupe Coordination contre les méfaits de Bayer, basé en Allemagne, surveille cette société de façon continue depuis 25 ans. Durant cette période, nous avons documenté des centaines de cas où soit les produits, soit les usines Bayer nuisaient à la population ou à l’environnement. Pendant des décennies, nous avons observé que Bayer n’arrêtait la production de produits douteux que lorsque le public faisait pression. (Pour différents exemples, voir notre site Internet en anglais/francais ou lire l’article « Bayer et le partenariat Global Compact de l’ONU »).

Les grandes firmes sont responsables de bien des problèmes environnementaux et sociaux. Ces grosses compagnies abaissent les coûts et accroissent les bénéfices aux frais du public. Les multinationales favorisent des accords volontaires qui entravent la ratification de réglementations contraignantes, susceptibles d’affirmer les normes sociales et environnementales. En conséquence, nous croyons que c’est une mauvaise idée de s’associer à des sociétés multinationales quand on projette de sauvegarder l’environnement.

Recevoir de l’argent mène à la dépendance. Nous craignons que le PNUE et les Jeunes dirigeants pour l’environnement soient moins ouverts pour proposer de discuter du rôle des compagnies s’ils reçoivent l’appui de Bayer. Nous insistons pour que vous mettiez fin à cette coopération.

Dans l’attente de votre réponse,

Philipp Mimkes, Hubert Ostendorf, Axel Koehler-Schnura, Jan Pehrke, Uwe Friedrich
Coordination contre les méfaits de Bayer, Allemagne