Drücke „Enter”, um zum Inhalt zu springen.

Lipobay

Communiqué de presse du 26 Février 2008
Coordination contre les méfaits de Bayer (Allemagne)

Lipobay/Staltor: BAYER condamné à verser des dommages-intérêts à une victime

Un tribunal argentin crée un précédent / La Coordination contre les méfaits de BAYER se prononce en faveur de poursuites pénales

Pour la toute première fois, dans la ville argentine de Rosario, un tribunal a accordé des dommages-intérêts à une victime du Lipobay (commercialisé en France sous le nom de Staltor ou Cholstat). Le plaignant souffre de graves problèmes musculaires et rénaux depuis qu’il a ingéré du Lipobay, ce qui l’a rendu infirme de façon irréversible. Jusqu’alors dans toutes les affaires concernant ce médicament, BAYER avait évité la condamnation en concluant un arrangement avec les victimes.

La juge Sylvia Aramberri a souligné que l’entreprise BAYER connaissait parfaitement les effets secondaires du Lipobay et avait pris sciemment le risque de continuer à commercialiser ce produit. Les dommages-intérêts d’un montant de 160 000 Pesos (près de 40 000 euros) correspondent au pretium doloris, frais de traitements médicaux ainsi qu’au manque à gagner lié au fait que le patient ne pouvait plus travailler. A l’origine ce patient avait réclamé 570 000 Pesos.

Cette décision débouche sur la question de la responsabilité du management. Pour Hubert Ostendorf de la Coordination contre les méfaits de BAYER : «Le tribunal a constaté que les responsables de BAYER avaient commis un délit. Etant donné que plusieurs douzaines de personnes sont mortes inutilement, il est indispensable de tirer les conséquences pénales de cette affaire.»

En 2001 Bayer avait retiré l‚anticholestérol Lipobay du marché, parce que ce médicament était mis en relation avec au moins 100 décès. Des milliers de procès débouchèrent sur des arrangements financiers avec les victimes sans que le groupe reconnaisse officiellement la moindre responsabilité. Un contrat proposé il y a peu aux victimes allemandes, prouvent qu’elles sont contraintes à se taire. Il y est en effet stipulé : « Un arrangement a été conclus avec BAYER. Il a été convenu que le contenu et les circonstances de cet arrangement ne seraient pas divulgués. C’est pourquoi je ne souhaite pas prendre position sur ce sujet. » En cas de non respect de ces clauses, une pénalité contractuelle égale au montant versé par BAYER est prévue.

A elles seules, les ventes mondiales de Lipobay/Staltor généraient 600 millions d‘euros de chiffre d‚affaires pour Bayer. Six millions de personnes ont été traitées dans le monde, dont 500 000 en France. Dès l‘été 1991, on connaissait les effets secondaires de ce médicament responsable de la rhabdomyolyse, une maladie tuant les cellules musculaires. C‚était pour cette raison qu’il a été retiré du marché … dix ans plus tard.

Dans son édition du 29 août 2001, Le Canard Enchaîné affirmait d’autre part que Bayer avait été épinglé en 1998 par le Conseil national de l‘ordre des médecins pour avoir offert des cadeaux – dont un logiciel d‚une valeur de près de 10 000 francs – aux médecins prescrivant le Staltor. (Traduction : Edith Meyer)

Informations complémentaires:
Un article du journal argentin La Capital (en espagnol)
TF 1 : Bayer a „dissimulé“ les dangers de son anticholestérol
Tempête sur l‘anti-cholestérol de Bayer