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Riz OGM

Communiqué de presse, Avril 19, 2013
Coordination contre les méfaits de BAYER (Allemagne)

L’Union Européenne ne doit pas autoriser le riz OGM de Bayer

En 2003, le groupe Bayer a déposé pour la première fois une demande de licence d’importation UE pour le riz génétiquement modifié. La variété Liberty Link RICE 62 est résistante au glufosinate, un herbicide également produit par Bayer.

Jusqu’ici le Liberty Link-Rice n’est cultivé nulle part pour la vente. L’autorisation accordée par l’UE et l’accès au marché européen doivent ouvrir la porte aux autorisations de mise en culture de cette variété dans les pays asiatiques et sud-américains. Jusqu’à présent les pays européens ont majoritairement exprimé dans leurs votes des réticences envers cette autorisation. C’est pourquoi elle n’a toujours pas été accordée dix ans après la première demande.

Selon Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de BAYER, « dix ans après le dépôt de la demande, l’approbation n’a toujours pas été accordée. La licence pour le riz Liberty Link devrait être refusée, surtout au vu des risques sanitaires liés au glufosinate. La molécule active est classée comme portant atteinte aux fonctions de reproduction et provoquant des malformations foetales. » Le glufosinate est l’un des 22 principes actifs dont la législation de l’UE sur les pesticides interdit un renouvellement de leur autorisation.

Alors que Bayer a volontairement renoncé à une autorisation de l’herbicide Liberty (dont le principe actif est le glufosinate) en Allemagne, l’entreprise a annoncé en février 2013 qu’elle augmenterait à nouveau la production du glufosinate pour l’exportation. « Il est irresponsable d’imposer à l’étranger une technologie agricole utilisant un pesticide hautement toxique et interdit chez nous. Le sort des travailleurs agricoles en Amérique latine ou en Asie ne préoccupe visiblement pas la firme », ajoute Philipp Mimkes.

Les risques écologiques sont également immenses : on sait que la culture de plantes génétiquement modifiées résistantes aux herbicides entraîne un accroissement de l’utilisation de pesticides. L’élimination de variétés adaptées aux conditions locales entraîne également une réduction du patrimoine génétique, ce qui peut, à long terme, occasionner des problèmes pour la lutte contre les maladies du riz.

SI le riz Liberty Link devait être cultivé à grande échelle, la contamination des variétés traditionnelles serait inévitable. Même l’Agence européenne pour la sécurité alimentaire (EFSA) estime que le risque de croisements est élevé (source: EFSA Journal, (2007) 588, 1-25). Parce qu’on n’a pas l’intention de le cultiver en Europe, ce danger n‘a cependant pas été mentionné dans l’évaluation de l’EFSA. Pour cette même raison, les risques pour la biodiversité et la santé des paysans n’ont pas été pris en compte dans le rapport de l’EFSA.

Les préoccupations concernant l’autorisation de riz génétiquement modifiés sont pourtant largement justifiées, comme l’illustre la contamination des récoltes américaines de riz par la variété LL RICE 601, elle aussi résistante au glufosinate. Cette variété à longs grains a été introduite sur le marché mondial en 2006, bien qu’aucune autorisation ne lui ait été délivrée. Le préjudice causé au commerce et aux paysans a dépassé le milliard de dollars US. Il a fallu de longs démêlés juridiques pour obtenir de Bayer le paiement de dommages et intérêts s’élevant à 750 millions de dollars environ.

Philipp Mimkes : « L’introduction de semences résistantes aux herbicides est une erreur. Elle mène en peu de temps à l’apparition de plantes sauvages résistantes qui exigent un emploi accru de pesticides. On n’observe pas d’amélioration des récoltes. »

En dépit des risques considérables pour l’environnement, les paysans et les consommateurs, Bayer maintient sa demande d’autorisation pour le riz Liberty-Link, dix ans après son premier dépôt. Il faut donc refuser de donner quitus au Conseil d’administration de Bayer.

voyez aussi:
• Bayer accepte de payer 750 M USD pour solder des poursuites aux USA
• Il faut retirer le glufosinate du marché !