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l’agrochimie

Communiqué de presse du 20 Juin 2014
Coordination contre les méfaits de BAYER

« La consommation élevée de viande contribue aux intoxications par l’agrochimie»

L’utilisation des pesticides toxiques continue à croître

Dans les pays émergents et en développement, l’utilisation de substances agrochimiques toxiques explose. Rien qu’en Inde et en Argentine les quantités employées ont doublé depuis dix ans. L’une des raisons en est la culture massive d’aliments pour le bétail destiné à l’exportation.

Dans certains pays – Argentine, Brésil – d’immenses plantations de soja supplantent les forêts, les jachères et les petites exploitations agricoles, ce qui entraîne un recul de la biodiversité et de la production vivrière. Par suite de l’emploi massif de pesticides, surtout dans les zones productrices de soja, les fausses couches et le taux de cancers sont en augmentation. À l’origine de cette évolution se trouve la forte demande en aliments protéinés des éleveurs industriels européens et états-uniens.

Selon Philipp Mimkes de la Coordination contre les méfaits de BAYER (CBG), « la consommation élevée de viande cause de graves dommages écologiques et sanitaires en Amérique du Sud. Nous exigeons le passage à une agriculture écologiquement responsable, même si cela doit impliquer une diminution de la production de viande. Il faut interdire les herbicides toxiques comme le glyphosate et le glufosinate ! ».

On conseille de combiner ces deux herbicides avec les semences OGM, surtout le soja et le maïs. Le marché de semences étant entre les mains de quelques firmes, de nombreux agriculteurs ne peuvent acheter que des semences OGM.

Le glyphosate (Roundup), que nous devons à Monsanto est le poison agrochimique le plus vendu au monde. Comme le brevet est venu à expiration, la molécule active est désormais également vendue par Bayer et d’autres firmes. Le glyphosate peut entraîner des malformations, altérer l’ADN et favoriser certaines maladies : Alzheimer, diabètes et cancers.

Plus dangereux encore, le glufosinate produit par Bayer peut provoquer des malformations fœtales et déclencher des cancers ; la molécule doit être retirée du marché européen d’ici à 2017. Cela n’empêche pas Bayer de construire en Alabama, aux USA, une nouvelle grande fabrique de glufosinate. La firme compte ainsi s’engouffrer dans la brèche ouverte par le refus croissant du glyphosate. Philipp Mimkes déclare que « Bayer a un comportement irresponsable en stimulant à l’étranger l’emploi d’un herbicide qui va être retiré du marché européen pour de bonnes raisons ». Bayer propose de combiner le glufosinate avec du colza, du riz, des betteraves sucrières, du maïs, du soja et du coton résistants à cet herbicide, principalement en Amérique du Sud et du Nord.

L’agrochimie ne résout pas le problème de la faim dans le monde
L’utilisation de pesticides entraîne l’apparition de mauvaises herbes toujours plus résistantes, qui implique à son tour un emploi toujours plus massif aux substances agrochimiques. La Coordination contre les méfaits de BAYER exige donc de briser ce cercle vicieux. Des associations écologistes avaient déjà mis en garde avant l’introduction de semences OGM contre le risque d’apparition d’herbes sauvages résistantes aux herbicides.

Contrairement aux éternelles affirmations des lobbyistes, les plantes OGM ne contribuent pas éradiquer la faim dans le monde, au contraire. Les nouvelles obtentions de Bayer, Syngenta et Cie visent à répondre aux besoins de l’élevage industriel. 80% des plantes OGM cultivées sont utilisées pour l’alimentation animale. Ces plantes ne sont pas résistantes à la sécheresse, et n’ont pas un rendement plus élevé. Leur culture à grande échelle fait reculer la production vivrière, ce qui nuit à l’approvisionnement de la population locale

Avec 20% de parts de marché, Bayer est le second fabricant mondial de pesticides. Les produits de cette firme sont responsables pour une grande part des intoxications au niveau mondial. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estime que le nombre des empoisonnements par les pesticides peut s’élever à 20 millions par an et entraîner jusqu’à 200 000 décès.