Communiqué de presse du 11 janvier 2013
Coordination contre les méfaits de BAYER
Yaz / Yasmin: Les victimes demandent leur interdiction
Plus de 13 500 plaintes déposées contre Bayer / des études constatent une élévation du risque de thrombose / au moins 190 décès
Une caisse-maladie suisse qui a dépensé des milliers de francs suisses pour traiter des victimes supposées de la pilule contraceptive Yasmin réclame le remboursement de ses frais au groupe pharmaceutique allemand Bayer.
La Coordination contre les méfaits de Bayer (CBG), qui dénonce depuis des années les risques liés à Yasmin, exige le retrait des pilules présentant des risques deffets secondaires accrus. « Les pilules contraceptives doivent empêcher la conception. Les anciennes pilules le font aussi bien que les nouvelles. Les graves effets secondaires liés à la prise de Yaz et de Yasmin sont en grande partie évitables», déclare Philipp Mimkes de la CBG.
En Allemagne, il y a eu au moins 18 décès. Les victimes ont fondé une association de défense et réclamé à lAssemblée générale de Bayer le retrait de la pilule. Les victimes de Yasmin ont déposé une contre-proposition devant cette assemblée, où siégeaient, outre le PDG, environ 4000 actionnaires.
Kathrin Weigele, cofondatrice de lassociation, déclare: « Nous demandons à être honnêtement informées des risques liés à la prise de pilules à la drospirénone. Nous attendons de la firme Bayer quelle se confronte enfin véritablement aux nombreuses études réalisées par des chercheurs indépendants et qui concluent à une élévation du risque de thrombose, afin déviter à dautres ce qui mest arrivé. » Suite à la prise de Yasmin, elle avait en effet été victime dune grave embolie pulmonaire.
En Allemagne une plainte a été déposée contre Bayer. Son auteure : Felicitas Rohrer. Cette jeune femme a pris la pilule Yasminelle à partir d‚octobre 2008. Sa gynécologue ne voyant aucune contre-indication, la jeune fille, très sportive, se laisse tenter par un échantillon gratuit. Mais au bout de quelques semaines, elle respire plus difficilement, puis des douleurs apparaissent. En juillet 2009, après un évanouissement, elle est emmenée aux urgences et opérée : ses poumons sont pleins de sang. Les médecins recherchent les causes de cette embolie pulmonaire. Felicitas Rohrer n‘est porteuse d‚aucune maladie auto-immune, n‘a aucun antécédent, sa famille non plus : Yasminelle apparaît comme la seule responsable possible. Aujourd‚hui, Felicitas Rohrer n‘a pas totalement recouvré la santé. Elle a porté plainte contre Bayer en mai 2011. Elle réclame des dommages et intérêts mais aussi que Bayer qui, selon elle, vend Yasminelle comme un „ produit à la mode “ soit obligé d‚informer le public des effets de la drospirénone contenue dans la pilule.
Les pilules Yaz et Yasmin ont représenté 1,5 milliard de dollars de ventes mondiales pour Bayer en 2011. Depuis le rachat de Schering, il y a six ans, Bayer est devenu le premier vendeur mondial de produits contraceptifs. La firme promet une « perte de poids » ou vante « lefficacité contre lacné ». Cependant les publicités de Bayer ne soufflent mot des risques encourus. Rien quaux États-Unis 13 500 plaintes ont déjà été déposées.
Selon la Food and Drug Administration (FDA), aux USA, au moins 190 femmes sont décédées après avoir pris du Yaz. La FDA a analysé des études qui ont porté sur plus de 800.000 femmes ayant utilisé différents moyens de contraception entre 2001 et 2007. La FDA estime que les pilules contraceptives contenant de la drospirénone voyaient leur risque de formation de caillot sanguin multiplié par 1,5 comparativement aux utilisatrices de pilules plus anciennes. Deux études publiées dans le British Medical Journal ont même conclu que les pilules Yaz et Yasmin triplaient et doublaient respectivement le danger de graves thromboses par rapport à la précédente génération de contraceptifs oraux. Cependant les publicités de Bayer ne disent pas un mot de ces risques. De plus le marketing tend de plus en plus à prôner des utilisations « cosmétiques »: soin des imperfections de la peau ou régulation du poids.
En France, le ministère de la Santé a annoncé que les pilules de 3e génération, accusées dentraîner un risque accru de thrombose veineuse (formation dun caillot), ne seraient plus remboursées à partir de fin mars. Le ministère français a aussi donné des instructions pour que «la pilule de 2e génération soit systématiquement privilégiée» par rapport à celles de 3e et 4e générations.
voyez aussi:
· Alerte sur la pilule
· Libération: Nouveaux doutes sur la pilule
· Pilule contraceptive : Bayer dissimule le nombre des décès
· Yaz et Yasmin: plus d‘effets secondaires graves que la génération précédente