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Les Abeilles

Journal de Montréal, 15 octobre 2014

Apiculteurs en justice contre les pesticides

Un couple d’apiculteurs de la Montérégie veut intenter un recours collectif contre deux géants de l’industrie des pesticides, au nom de tous les éleveurs d’abeilles du Québec.

Steve Martineau et Marie-Ève Cyr, propriétaires d’une miellerie à Saint-Marc-sur-Richelieu, accusent les compagnies Bayer et Syngenta d’être responsables du déclin massif des colonies d’abeilles.
À eux seuls, les deux éleveurs de reines abeilles évaluent perdre plus de 20 000 $ par an depuis que les néonicotinoïdes, les pesticides phares des deux multinationales, se sont répandus dans les champs du Québec, en particulier dans ceux de maïs et de soya.
Accusant les compagnies de négligence, ils ont demandé à la Cour supérieure l’autorisation d’intenter un recours collectif contre les deux entreprises. La cause doit être entendue le 25 novembre, à Montréal.
Bayer et Syngenta font déjà face à une poursuite en Ontario, où les apiculteurs leur réclament 450 M$ en dommages. Le cabinet qui représente les apiculteurs ontariens est d’ailleurs impliqué dans la bataille que lancent ceux du Québec.

Empoisonnées
Comme celles de l’Ontario, les abeilles du couple Martineau-Cyr meurent par centaines. Des reines sont incapables de pondre et celles qui y parviennent produisent des rejetons déshydratés.
Le phénomène est généralisé: en 10ans, le taux de mortalité des abeilles a doublé au Québec, selon les données du ministère de l’Agriculture.
Le couple a fait analyser les abeilles mortes et l’eau qu’elles avaient bue: «Elles étaient empoisonnées. Elles contenaient des néonicotinoïdes», indiquent les documents de Cour.
En juin, 40 scientifiques de renommée internationale ont tiré la sonnette d’alarme contre ces pesticides qui selon eux menacent non seulement les abeilles, mais aussi l’ensemble de la biodiversité et, ultimement, la santé humaine.
Sous le coup d’un moratoire en Europe, les néonicotinoïdes restent autorisés au Canada. Ils sont les pesticides les plus utilisés dans le monde.
Bayer Canada n’a pas souhaité commenter directement le dossier. Toutefois, sa porte-parole, Marija Mandic, souligne que l’entreprise est disposée à aider à trouver des solutions pour résoudre les problèmes de santé des abeilles. par Anne Caroline Desplanques