26/04/2013, Sud-Ouest
Les victimes de BAYER vont parler argent
« Très déterminés. » Les parents de Marion, André et Elizabeth Larat assurent lêtre, alors quils arrivent à Cologne, en Allemagne. « Et ce nest pas uniquement pour défendre notre fille, assure la mère, mais parce que nous représentons dautres victimes qui nont pas pu se déplacer. »
Ils seront ce matin à louverture de lassemblée générale de Bayer, qui fête aussi le 150e anniversaire de lentreprise. Cela, même sils sont révoltés par létat de santé de leur fille qui, en 2006, alors quelle préparait le concours de Normale Sup, a été victime dun accident vasculaire cérébral (AVC) massif.
Depuis, handicapée à 65 %, épileptique, elle a dû renoncer au brillant avenir qui lattendait. La jeune femme a été victime, à 25 ans, de Meliane, une pilule de troisième génération fabriquée par le laboratoire Bayer.
Marion a été la première Française à porter plainte, en décembre 2012, contre le laboratoire pour « atteinte involontaire à lintégrité de la personne humaine ». Depuis, ses parents ont créé lAvep (Association des victimes de lembolie pulmonaire), forte de quelque 200 adhérents, qui a recueilli quelque 500 témoignages et dont le site (1) publie les photos des 40 jeunes femmes décédées. Elizabeth Larat explique quelle ne compte pas appuyer sur laspect moral.
Les victimes sorganisent
Elle et son mari vont au contraire, devant cette assemblée dactionnaires, les frapper au portefeuille. Et leur demander sils admettent que la direction de Bayer continue de mener une « stratégie qui sappuie sur le mensonge et le mépris de ses clientes ». « Les victimes sorganisent et portent plainte », observe Mme Larat : en France, une centaine de plaintes déposées et 800 en préparation. Aux États-Unis, 1 milliard de dollars déjà versés à 4 000 victimes sur 12 000 plaignants. La Sécurité sociale suisse qui se retourne contre Bayer. Et, au final, un chiffre daffaires en baisse de 30 %.
M. et Mme Larat comptent aussi adresser au directoire trois questions : « La HAS a demandé de présenter sous 24 mois un rapport sur la tolérance de Meliane, Bayer ne la jamais fourni. Pourquoi ? » « Quelle sera votre politique dindemnisation des victimes de vos pilules en France ? En particulier pour Diane 35. » « Quel est le niveau de risque que vous considérez acceptable pour un produit que lon prescrit à des femmes en bonne santé ? »
M. et Mme Larat ne seront pas seuls. Seront présents aussi des membres de lassociation allemande contre les méfaits de Bayer, qui dénonce aussi les dangers que lentreprise fait courir à lenvironnement. Par Hélène Rouquette-Valeins (1) Avep-asso.org
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